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La vie c'est pas du gâteau

Résoudre la vulnérabilité financière dans l’industrie des jeux

Changer notre comportement est difficile. Nous avons tous du mal à abandonner ce que nous aimons et à changer nos mauvaises habitudes. C’est d’autant plus vrais pour les joueurs qui ont tendance à avoir une personnalité plus sujet aux addictions que le reste de la population.

Pour ce qui est de l’alcoolisme, on estime que 40 à 60 % des personnes qui ont été traitées pour une dépendance ont une rechute en moins d’un an, ce qui indique à quel point même ceux qui ont été traitées officiellement ont de la difficulté à changer leurs habitudes.

Et si nous supposions que le changement de comportement n’est pas possible ? Du moins, pas dans tous les contextes ou à tous les moments. Existe-t-il un moyen de concevoir un produit ou un service qui tire parti du comportement actuel d’un individu ? Pourrait-il être canalisée vers un résultat positif ?

Dans ce contexte, nous avons décidé d’explorer l’intersection entre la gestion de l’argent personnel et les habitues de jeu.

Pourrions-nous prendre le cas des joueurs de loterie et des joueurs réguliers aux casinos et en faire de meilleurs épargnants sans leur demander d’arrêter de parier ?

Un problème à résoudre mérite d’être abordé

Environ 63 % des Français ne peuvent pas subvenir à une dépense imprévue de 500€, alors que les Français dépensent près de 12 milliards d’euros en billets de loterie chaque année. En effet, le ménage moyen dépense 540€ par année en billets de loterie et jeux à gratter.

Au Royaume-Uni, environ 40 % de la population en âge de travailler détient moins de 100 £ d’économies. Pourtant, les Britanniques dépensent chaque année près de 7 milliards de livres sterling en billets de loterie, avec une moyenne de 416 livres sterling par an en billets de loterie et cartes à gratter. Et c’est sans compter leur industrie du jeu en ligne et les paris sportifs sur le site officiel de William Hill ou d’autres opérateurs légaux en Angleterre.

La réalité de notre incapacité à épargner des sommes d’argent importantes et de notre prédisposition au jeu est une combinaison qui peut être dangereuse. Mais il est important de noter que ce qui constitue le jeu varie considérablement d’une culture et d’une société à l’autre.

Prenons l’exemple de la loterie. Pour beaucoup, jouer à la loterie ne serait pas considéré comme une forme de jeu de hasard et ne serait donc pas considéré comme un problème digne d’être abordé.

Au Royaume-Uni, près de 45 millions de personnes de plus de 18 ans jouent régulièrement à la loterie nationale et, en moyenne, chaque participant achète un minimum de 3 billets par semaine. Ainsi, même une forme modérée de jeu comme la loterie peut avoir un effet négatif sur notre bien-être financier.

Les joueurs compulsifs comptent parmi les consommateurs les plus vulnérables financièrement dans la société actuelle. Ici, nous les définirons au sens large comme des personnes qui sont incapables de résister à leurs envies de jouer. Cette situation est aggravée par le fait que nous croyons qu’environ 60 à 70 % des joueurs compulsifs sont actuellement ou ont récemment été endettés.

Il y a environ 2 millions de personnes au Royaume-Uni qui sont soit des joueurs à problèmes, ou à risque de dépendance. Alors que ce nombre a augmenté de 53% entre 2012 et 2015. Ce pic est dû en partie à la facilité d’accès aux sites de paris – 43 % des joueurs réguliers utilisant leurs appareils mobiles pour parier. Cette accessibilité est extrêmement inquiétante quand on sait qu’environ 370 000 enfants britanniques âgés de 11 à 16 ans ont dépensé leur propre argent pour des jeux mobiles au cours de la semaine dernière.

Voir l’article du monde au sujet des jeux chez les adolescents: http://sosconso.blog.lemonde.fr/2015/01/28/jeux-en-ligne-payants-parents-prenez-vos-precautions/

Comment pouvons-nous commencer à protéger nos enfants s’ils se lancent déjà dans des comportement dangereux pour leurs économies dès leur plus jeune âge ? Ces chiffres illustrent l’ampleur de la vulnérabilité financière ressentie par ces consommateurs et la raison pour laquelle nous croyons qu’il s’agit d’une question digne d’intérêt.

Pourquoi changer si ce n’est pas nécessaire ?

Donc, si nous savons que le changement est difficile et que les paris réguliers sont très répandus, pourquoi essayer de s’attaquer de front au problème ?

En faisant participer les gens à des actions bonnes pour les fiances dans le cadre de leurs habitudes actuelles plutôt que d’espérer un changement de comportement est surement la bonne solution. Et vous avez une meilleure occasion d’atteindre un ensemble beaucoup plus large de consommateurs vulnérables.

Nous sommes arrivés à ce point de vue contraire à la théorie de Nudge après avoir vu la prolifération des nouvelles entreprises qui aident les particuliers à gérer leur argent et leurs dépenses pour les aider à devenir de meilleurs épargnants en changeant et en améliorant leurs habitudes financières.

La prémisse de la théorie de Nudge est que par la science du comportement, le renforcement positif et les suggestions indirectes, il est possible de pousser quelqu’un à adopter un meilleur comportement et, en fin de compte, de changer ses habitudes pour les remplacer par de meilleures.

Mais tout cela exige une prise de conscience et une volonté de changement. Bien que je ne doute pas qu’il soit possible pour ceux qui sont déterminés à changer de devenir de meilleurs épargnants, d’arrêter de fumer ou d’arrêter de prendre des drogues, la grande majorité des gens ne le sont pas. Les start-ups qui parient sur un changement de comportement pour faire évoluer leur activité ne conquièrent qu’une fraction de leurs clients potentiels. Qu’arrive-t-il à tous ceux qui ne sont pas incités à adopter un meilleur comportement ?

Intrigué par un article sur le tumblr d’un casino français, disponible sur ce lien, nous avons donc pensé qu’il serait intéressant de trouver un produit ou un service qui améliore les habitudes d’épargne des particuliers sans qu’ils aient à modifier leur comportement actuel, comme jouer à la loterie ou au jeu.

Nous avons choisi les joueurs habituels comme groupe cible parce que les paris sont une habitude notoirement difficile à briser et traditionnellement un sujet tabou – largement ignoré comme un problème dans la société.

Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les !

Alors, comment faire face à la vulnérabilité financière d’une partie de la population dans un secteur si puissant financièrement, profondément enraciné et largement répandu dans la société?

L’industrie du jeu a des poches profondes qui ne font que s’accroître. Le chiffre d’affaires s’est établi à 8,36 milliards d’euros pour l’année 2018 en France. En 2016, l’industrie avait atteinte le montant record de 13,8 milliards de livres sterling au Royaume Uni. Du coup, l’année dernière, les sociétés de paris ont fait plus de dons privés aux parlementaires que toute autre entreprise du secteur privé. Ces faits illustrent le niveau d’influence de ce secteur dans les pays d’Europe.

Les fournisseurs principaux que vous retrouvez ici sur un comparateur de casinos en ligne avec des noms tels que Ladbrokes et Betfair ont passé des années à perfectionner leurs produits pour que les utilisateurs restent le plus longtemps possible sur leur plate-forme. Depuis la première loi britannique sur les jeux d’argent de 1968, les fournisseurs ont conçu et déployé de nombreux produits numériques à la psychologie très bien pensée pour maintenir les consommateurs engagés pour de plus longues périodes de temps, dépensant de plus grandes sommes d’argent.

Jetons un coup d’oeil à quelques chiffres. Les données, bien qu’anciennes, recueillies dans le cadre d’une enquête réalisée lors de la Coupe du monde 2006 illustrent l’intérêt que des entreprises comme Betfair et Ladbrokes portent aux déplacements des utilisateurs.

L’enquête a mesuré le nombre de visiteurs uniques sur les sites de jeux d’argent du Royaume-Uni chaque jour. Ladbrokes était le site web le plus populaire avec 114 000 visiteurs uniques. Alors que Betfair était le site web le plus visité d’Europe – avec des parieurs restant sur le site pendant une moyenne d’une heure et 10 minutes pendant la semaine.

Il est admirable, mais futile, d’essayer de résoudre le problème des joueurs financièrement vulnérables en détournant leur regard de ces plates-formes existantes. Les chances que quelqu’un cherche à améliorer la santé financière des joueurs à problèmes et qui est capable de concevoir et de lancer un produit plus attrayant que Betfair sont très minces.

Compte tenu de cette réalité, nous sommes enclins à collaborer avec les sociétés de paris plutôt qu’à essayer de les concurrencer. Nous croyons que cette approche offre la meilleure occasion de s’engager et d’améliorer de façon significative la santé financière des joueurs réguliers.